Le guide des anime de l'été 2019
Dumbbell : combien tu peux soulever ?

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Combien donnez-vous l'épisode 1 de
How Heavy Are the Dumbbells You Lift? ?
Note de la communauté : 4.0



Qu'est-ce que c'est ?

Dur d'être en forme quand on est un gros mangeur ! les vêtements commencent à serrer et l'été approche à grand pas ! Sakura Hibiki en fait les frais. Elle décide donc de faire un régime en s'inscrivant à la salle de sport Silverman. Mais, la belle Akemi, présidente du conseil des élèves, fréquente également les lieux. Comble de l'ironie, elle semble être une fétichiste des bodybuildeurs… Dumbbell : Combien tu peux soulever ? est diffusé sur ADN le mercredi à 16 h 30.

Comment était le premier épisode ?

Alain Broutta

Note:

Dans un contexte grandissant de malbouffe dans les pays les plus riches, le marché des salles de sport n'a jamais été aussi florissant. Qui n'a jamais été tenté, sinon a franchi le pas, de se rendre dans un club de gym ou de fitness pour perdre ses petits kilos superflus ? Tu sais, ce petit bourrelet que tu as honte de montrer alors qu'on va bientôt te traîner à la plage ? Loin du cliché du repaire moite de bodybuilders, la salle de muscu a redoré son image pour devenir un lieu de rencontres sociales où chacun progresse à son rythme. Pratiquez une activité physique régulière, qu'ils disaient !

Aujourd'hui, c'est la jeune Hibiki Sakura qui franchit le pas, après que sa meilleure amie Ayaka lui a fait remarquer son début d'embonpoint. Hibiki est aussi gloutonne que paresseuse, et ses bonnes résolutions ne tiennent jamais très longtemps. Au hasard d'une visite gratuite dans le “Sylverman Gym” local, Hibiki se dit qu'elle peut trouver là une nouvelle source de motivation. Lors de cette journée, elle entraperçoit son lot de surprises et de futures déconvenues… d'autant qu'elle s'inscrit le même jour qu'Akemi, élève de son lycée parfaite en tous points, de quoi complexer encore plus. Courage, Hibiki !

Dumbbel nan-kilo moteru? (littéralement “Combien de kilos d'haltères pouvez-vous soulever ?”) est à l'origine un manga prépublié en ligne depuis 2016. Cette série de tranche-de-vie humoristique suit donc les tribulations d'une bande de jeunes lycéennes au sein d'un club de gym. Comme on peut s'y attendre, le fanservice est de rigueur, et on se demande bien où sont les fameux kilos en trop de ces héroïnes, que l'on qualifiera au pire de “pulpeuses”. Oui, n'y cherchez pas le réalisme, ni chez les filles,... ni chez les garçons : les nombreux figurants masculins présents dans le club sont tous dotés de cette musculature proéminente qui revient périodiquement dans l'imagerie de la virilité nippone. Au milieu de ces corps huileux, un miracle apparaît en la personne de l'instructeur Machio, au visage angélique.... mais qui cache bien son jeu sous son jogging !

Vous l'aurez compris, la subtilité n'est guère de mise dans Dumbbell. La série se dote d'une volonté didactique et propose même, après l'ending, de vous faire suivre le rythme d'un exercice devant votre écran. Mais on ne coupera pas à toute l'expressivité des corps éprouvés par l'effort, des gouttes de sueur traînant le long de la peau, des gros plans sur les muscles fessiers et pectoraux, des gémissements de douleur… Et comme si cela ne suffisait pas, le personnage d'Akemi révèle rapidement une obsession perverse pour les muscles tendus et saillants, tombant ainsi dans des écueils orgasmiques à répétitions.

Bref, par bien des aspects, Dumbbell pourrait basculer dans un autre registre… mais pourtant, la série parvient à ne pas franchir la limite duecchi, et reste malgré tout très plaisante à suivre, pour peu que l'on ne soit pas allergique au genre. Allez, mettez-vous au sport, ça vous fera une bonne excuse pour la regarder !


Damine Hilaire

Note :

Dumbbell : Combien tu peux soulever ? est le nom improbable de la nouvelle comédie sortie des écuries Doga Kobo. Doga Kobo on commence à les connaître, chaque année ils arrivent à nous sortir un titre bien fendard de derrière les fagots, généralement une adaptation de romcom, la dernière en date on en avait parlé d'ailleurs c'était WATATEN!, la série méga-gênante avec la nana creepy qui tombe amoureuse d'une gamine. On vous rassure, cette fois c'est bien moins malaisant. Déjà à la réal c'est Mitsue Yamazaki qui était sur Gekkan Shōjo Nozaki-kun, au scénario c'est Fumihiko Shimo qui bossait sur Full Metal Panic? Fumoffu et New Game!<. Quant au manga original c'est un titre de Yabako Sandrovich, l'auteur de… Kengan Ashura. Sacré grand écart de passer à un titre qui se rapproche de Baki à une comédie sur la muscu. Le thème des corps bodybuildés lui tient peut-être à coeur. Toujours est-il qu'ici on est clairement pas sur un titre avec baston et tournoi.

Dumbbell c'est l'histoire de Hibiki, une nana qui peut pas s'empêcher de grignoter entre les repas. Problème : elle ne fait pas suffisamment d'exercice physique pour éliminer tout cet apport calorique journalier. Elle se retrouve donc bien vite à dépasser les 55 kilos. Ciel 55 kilos ! Quel boudin ! Le culte de la minceur a de quoi faire peur ici, on vous le dit net, vous n'avez pas à vous sentir mal dans votre peau si vous faites 55 et pas 50 kilos. Franchement les Japonais abusent de ouf. Bref, Hibiki se trouve trop grosse et donc elle décide comme toute petite nénette de son âge en 2019 de suivre un régime. Et pas un régime « comme j'aime » où tu bouffes ce que tu veux (c'est des conneries d'ailleurs), mais plutôt un truc bien restrictif. Sauf qu'elle n'a aucune volonté donc elle n'arrive pas à le suivre. D'autant que si on veut éliminer les graisses il faut faire de l'exercice et elle est aussi motivée que moi devant des haltères. Autant dire qu'il lui faudrait trouver un prof pour la secouer. Et justement, une chaîne spécialisée dans la musculation vient d'ouvrir une de ses succursales en ville.
Attirée par la promotion à l'inscription, Hibiki prend un abonnement pour aller pousser de la fonte à la salle. Sauf que là où elle s'attendait à un truc pépère, elle tombe sur un club fréquenté par une armada de culturistes pro. C'est moche et clairement pas à son goût. Mais manque de bol elle va devoir faire avec parce que maintenant que l'abonnement est pris, ça serait bête de pas en profiter, n'est-ce pas ?

La série est une pure comédie jouant sur l'originalité du contexte et du milieu pour proposer un décalage situationnel. Si le setting est original, la forme est clairement déjà vue. Il y a tout de même une velléité informative, avec la reprise dans la scène post-générique d'un exercice vu durant l'épisode pour le faire à la maison. Il faudra donc faire gaffe à ce que la série n'insiste pas trop sur son message de culte du corps au point de shame les maigrichonnes ou les rondelettes, un écueil dangereux d'autant que c'est un titre qui touche facilement les ados avec des thématiques autour du régime, préoccupations courantes des jeunes lycéennes.

Verdict : pourquoi pas, mais n'oubliez pas qu'être bien dans sa peau ne rime pas avec l'IMC du mannequinat.


Bruno De La Cruz

Note :

Il y a une certaine “hype” (dieu que je déteste ce mot) autour de la série. Que ce soit par sa thématique ou ce qu'elle laisser redouter, Dumbbell (je vais réduire le titre à ce mot) était une petite interrogation de la saison. Je ne m'attarderai pas trop sur les faits, comme d'habitude, mais je crois que l'œuvre est très au courant de ce qu'elle fait. Cela se prouve par les exclamations de la protagoniste principale lorsque le culte de l'image peut devenir nauséabond. C'est donc quelque chose de plutôt rassurant, même si on n'échappe pas à des remarques qui n'engagent que le personnage (notamment le fait qu'être gros/grosse n'est pas attirant pour la gente masculine).

Ceci étant dit – mais mes collègues le feront mieux que moi –, attardons nous sur la technique ! Je dois dire que ce premier épisode est propre. Comme toujours, repositionnons Doga Kobo le studio en charge de l'animation. Rappelez-vous, la maison s'est occupée de WATATEN! lors de la saison précédente. On y livrait la présentation suivante, et le portage de Dumbbell vient apporter de l'eau au moulin :

“Cela fait désormais une dizaine d'années que le studio Doga Kobo n'est plus qu'une machine à sous-traitance. Cette émancipation a connu un tournant très important depuis le studio a produit Yuruyuri. Désormais, Doga Kobo est un peu devenu l'un des ateliers favoris des producteurs pour mettre en scène de (très) jeunes filles au sein d'un univers frais et coloré. Regardons ensemble la liste (non exhaustive). Depuis Yuruyuri (2011) : Mikakunin de Shinkōkei (2014), Uzamaid! (2018), Sansha Sanyô (2016), New Game! 2 (2017), Mangirl! (2013), Himoto (2017), Gabriel DropOut (2017)… Arrêtons-nous là.“

On retrouve donc, chez Dumbbell, ce penchant pour une production colorée, fraîche, et pas fainéante. La réalisation prend le temps d'être didactique, lisible, lors des phases d'exercices, sans jouer l'économie à fond. Y a du rythme, on lâche un sourire devant cette passion démesurée pour le muscle, et je trouve la forme plus agréable que dans le manga (dont le trait est parfois vraiment moyen, voir besogneux).

Je ne connais pas précisément le travail de Mitsue Yamazaki mais elle a quand même participé à de beaux projets, au côté d'Ikuhara notamment, mais aussi dirigé de belles série comme Tadakoi (avec l'excellent animateur Ryo-timo sur l'opening). Je ne vois pas de grande unicité dans ce 1er épisode – c'est un vrai portage du manga co-signé MAAM et Yabako Sandrovich–, mais c'est bien mené quand même, en respectant le penchant comédie. En somme (je le dis souvent), Dumbbell mérite un coup d'oeil, et on vérifiera si ca tient la route sur la durée. Je ne pense qu'il y ait, de toute façon, matière à faire mieux, si ce n'est à verser dans le délire d'un génie, tell une prod' old school de Gainax.

Sans transition, j'aimerais aussi parler d'Ai Fairouz, cette seiyû d'origine égyptienne qui prête sa voix à Hibiki. Sa carrière est récente, on l'a récemment entendue sur One-Punch Man Saison 2 et Dr. Stone, mais j'ai bien aimé son jeu.


EmmaNouba

Note :

Marre des bourrelets et envie de bouger son corps ? Eh bien cette série est pour vous. Hop, carte d'abonnement du club de gym du coin en main, et Dumbbell va vous permettre de vous sculpter un corps de rêve !

Hibiki Sakura, élève en première dans un lycée pour filles, n'arrête pas de bouloter n'importe quoi. C'est une fan de la junk food version nipponne. Bref elle commence à s'empâter. Enfin, restons calme, on est dans les critères des magazines de mode pour ados japonaises. Quoiqu'il en soit, c'est certain qu'Hibiki grignote tout le temps, ce qui nous permet de savourer visuellement les croquettes et autres boulettes de poulet en sauce qu'elle empiffre !
Face aux réflexions de sa meilleure amie, la belle passe le pas et s'inscrit dans une salle de gym. Elle a bien tenté de s'entraîner toute seule, mais elle n'a pas la motivation. Et oh hasard de la vie, une salle ouvre près de chez elle et offre une adhésion gratuite. Au guichet, elle tombe sur Akemi Sôryûin, la présidente du bureau des élèves (B.D.E.) de son école, une beauté de la jeunesse dorée, au corps parfait.
Les deux vont devenir copines, Hibiki met alors le doigt dans un engrenage qu'elle n'a pas vu venir… Car au Silverman Gym, ça ne rigole pas avec les muscles. Ici c'est le royaume de l'haltérophilie.
On découvre le vice caché de la jeune fille modèle, la première de cordée kiffe les muscles, cela la rend toute chose ! Notre héroïne, pas du tout attirée, tente de fuir, mais elle croise l'entraîneur et la voilà piégée.

Bon sérieusement, cet anime détaille avec précision les différents mouvements, de manière assez pédagogique. Il y a un peu de plans fan service mais ils sont désamorcés par l'humour car notre nana, en mode je veux juste maigrir un peu, se retrouve avec une tarée totale de la muscu. Elle découvre aussi des valeurs, et c'est là où la série se veut pédagogique avec la leçon de compréhension du beau gosse de service, le si craquant entraîneur Machio.
En faisant des efforts, en forçant son corps, la jeune fille attire son attention et cela va la motiver. On est d'accord que la miss n'est pas grosse, molle peut-être mais pas ronde pour un poil. Mais bon, si l'on passe sur cela, Dumbbell apporte une bonne dose de second degré. Quand son prof explose ses vêtements en mettant en mode mister Univers, on ne peut que comprendre l'étonnement, la trouille d'Hibiki pendant que sa pote est en mode excitation totale. On n'est pas dans du subtil, mais on sent tout de même poindre, de loin une critique de tout ce monde du bodybuilding ou du plutôt de ses excès.
Malgré tout ne nous voilons pas la face, elle va en manger des squats Hibiki, et on va devenir des pros de la muscu, sans bouger du canapé !

Graphiquement, cette production signée Doga Kobo est honnête sans grand éclat. Dumbbell ne l'oublions pas est tout de même un anime sur la muscu autour d'une gamine qui veut perdre 30 grammes. On ne peut pas lui demander de révolutionner un genre. Mais un twist final lui donne tout de même un point. Pas féministe pour un sou, cette série frôle la vulgarité, sans y tomber. Si la muscu est sexualisée, elle l'est autant du point de vue féminin que masculin.


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