Le guide des anime de l'hiver 2020
In/Spectre

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In/Spectre ?
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Qu'est-ce que c'est ?

Dans son enfance, Kotoko a été enlevée par des esprits pour devenir la « déesse de la sagesse ». Ces créatures surnaturelles l'ont transformée en un intermédiaire puissant entre le monde des esprits et celui des humains, mais ce pouvoir a eu un prix : un œil et une jambe ! Un jour, elle rencontre Kurô, un jeune homme au cœur brisé, qui semble avoir un étrange effet sur les esprits : ils sont terrifiés à sa simple vue !

Quel est le secret du jeune homme ? Va-t-il pouvoir prêter main-forte à Kotoko face aux esprits maléfiques et l'aider à préserver le monde des humains ?

In/Spectre est diffusé sur Crunchyroll le samedi à 18 h.


Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire

Note :

Connu chez nous sous le nom Stranger Case (et disponible en manga chez Pika), In/Spectre est originellement une série de romans de Kyô Shirodaira (qu'on connaissait déjà pour Civilization Blaster/Zetsuen no Tempest).
L'adaptation signe le retour d'un studio qui a eu une période difficile : Brains Base. Brains Base, c'était le studio de Takahiro Ōmori (voir la critique de Pet) qu'il a siphonné lorsqu'il est parti fondé Shuka en 2013. Depuis, jamais le Studio N'est revenu au niveau d'une production qui a fait ses beau jours comme Durarara!! et l'accumulation de projets hasardeux a fait perdre de sa superbe à Brains Base. Mais c'est peut-être enfin le moment de remonter la pente. Car In/Spectre n'a pas été confié à n'importe qui. La réalisation échoit à Keiji Gotoh, célèbre chara-designer qu'on ne présente plus évidemment mais également réalisateur à qui l'on doit Kiddy Grade, pour l'ancien, et Endride pour du plus récent (production originale de Brains Base qui a, elle aussi, mal marché).

Kotoko est une jeune fille tout ce qu'il y a de plus normale mais qui passe beaucoup de temps dans les hôpitaux. C'est là-bas qu'elle fait la rencontre impromptue de Kurô Sakuragawa, un jeune homme qui visite régulièrement sa cousine hospitalisée pour longue durée. Alors qu'elle le sauve d'une chute qui aurait pu lui être fatale, elle en tombe éperdument amoureuse. Un véritable coup de foudre. Hélas il est déjà pris et semble bien engagé.
Sa chance revient lorsqu'elle le croise sur un banc deux ans plus tard. Kurô semble célibataire depuis quelques temps et c'est le moment qu'elle choisit pour lui faire du rentre-dedans et comprendre comment il en est arrivé à cette situation alors que sa relation semblait partie pour le mariage. C'est alors qu'il lui parle d'une drôle de soirée où, alors qu'il se baladait avec son ex, ils sont tombé nez à nez avec un kappa à l'aspect terrifiant qui l'aurait fait hurler d'effroi avant de s'enfuir sans demander son reste, une réaction pitoyable qui aurait décidé sa copine d'alors à le quitter.
Seulement Kotoko n'est pas dupe et lui propose une théorie qui s'avère la bonne : Kurô a terrifié la créature par sa seule présence et devant sa monstruosité apparente sa petite amie a pris peur. Comment peut-elle bien savoir ça ? D'ailleurs, pourquoi elle est aussi souvent à l'hôpital ? La réalité risque de vous surprendre.

Cela faisait longtemps qu'on avait pas eu une série un peu sale sur les yokai. Si l'ambiance est légère, le fond reste plutôt glauque. Les couleurs sont légèrement délavées comme si la série se passait en permanence sous un ciel nuageux et ça colle parfaitement au ton de la série. On ne sait pas trop où va l'intrigue. Cela semble partir sur de la résolution d'événement surnaturel en tandem. Pas une nouveauté, on a déjà Kitaro qui fait ça en team (d'autant que Kotoko possède ce même rôle de médiateur entre esprits) mais l'équipe est plutôt originale. La dimension romantique offre un petit plus non négligeable, d'autant que les personnages sont joliment designés et n'ont pas l'air de clichés sur pattes, leurs réactions font « normal » et humain, ce qui change clairement d'habitude.
L'animation a l'air correcte même si nous n'avons pas encore eu l'occasion de vraiment voir de l'action sur temps long. Mais le peu observé met en confiance (la scène du bras, oulala) !

Avec tout ça, si la série réussit à maintenir l'intérêt à la qualité technique, qu'elle tire son épingle du jeu de la saison (pas évident avec Yuasa en face), peut-être que Brains Base sera enfin sorti de sa mauvaise passe.


EmmaNouba

Note :

Voici une série bien séduisante pour les amateurs de yokai et autres montres ! Cette adaptation du manga à succès écrit par Kyo Shirodaira (Vampire chronicles, Spiral - Suiri no Kizuna, Zetsuen no Tempest) et dessiné par Katase Chasiba. A la réalisation, on trouve Keiji Gotoh (Kiddy Grade, Endride, Sengoku Collection), Noboru Takagi (Durarara!!, Golden Kamuy, Kuroko's Basketball) signe le scénario, Takatoshi Honda (RIN-NE) peaufine le chara-design et mène la direction de l'animation. C'est le studio Brains Base (Natsume Yūjin-Chō San, Servamp) dirigé par l'ancien de TMS Entertainment, Kazumitsu Ozawa, qui produit cette pépite en 12 épisodes avec Crunchyroll.

Kotoko Iwanaga est une jeune fille de 17 ans et comme elle le dit elle-même, elle est en parfaite santé ! C'est pourtant lors d'une visite à l'hôpital qu'elle croise Kûro, un jeune homme qui depuis deux ans occupe son cœur. S'il est là, c'est qu'il vient rendre visite à sa cousine très malade. Elle l'a empêché de se faire mal ce jour où elle a été foudroyée par un coup de foudre, à sens unique, malheureusement puisque l'étudiant est fiancé à une superbe jeune femme. A côté, Kotoko avec sa dégaine de collégienne ne fait pas le poids. Mais elle ne lâche pas l'affaire et récolte toutes les infos qu'elle peut sur le gars. Et le jour où elle apprend qu'il s'est fait quitter, elle fonce.
Car le moins que l'on puisse dire est que Kotoko n'a pas froid aux yeux, enfin à l'œil, puisqu'elle n'en a qu'un, le second étant en verre. Il faut dire qu'elle a subi une histoire bien glauque qui a donné une impulsion très singulière à sa vie. Enfant, elle a été enlevée et a perdu un œil et une jambe. En échange, elle a été choisie pour être devenir la déesse de la sagesse des monstres. Elle a accepté et maintenant quand ils ont des soucis, ils la contactent pour qu'elle les résolve.
On croise ainsi un effrayant fantôme qui supplie Kotoko de venir débarrasser la bibliothèque d'un monstre qui l'empêche d'assouvir sa passion : se gaver de livres de la collection Harlequin !
Décidément In/Spectre est étonnante, cette série marie fantastique et romance avec une belle pointe d'humour. Si la jeune fille a jeté son dévolu sur Kûro, lui proposant même le mariage, on va rapidement comprendre pourquoi elle est attirée par ce beau garçon qui se révèlera bien plus bizarre qu'il n'y paraît au premier abord !

Graphiquement, on ne peut qu'être séduit par cette série et cette demoiselle qui manie aussi bien la canne que la parole, et qui, malgré son petit gabarit, en impose. La suite s'annonce passionnante à base de combats avec les méchants démons et ce duo va s'avérer extrêmement efficace. On se doute que Kotoko va tout faire pour que Kûro tombe amoureux d'elle. Et quand on découvre la vraie nature du garçon, on se dit qu'il ne pouvait pas mieux tomber.
In/Spectre est une série bien sympathique, on s'attache très vite à Kotoko et suivre ses aventures va être un vrai délice. Alors amoureux de kappa et autres fantômes, suivez sans hésitation la délicieuse demoiselle flanquée de son grand dadet quelque peu renfrogné.


Bruno De La Cruz

Note :

Une bonne petite surprise que cette adaptation de In/Spectre. Et c'est surtout parce que l'anime marque le retour d'un studio que l'on pensait perdu, Brains Base. Mais non, le studio est toujours bien vivant, c'est jusque que ses travaux sont un peu passés inaperçus : 3 en 2017, 2 en 2018 et presque 2 en 2019. Alors Brains Base n'a jamais eu la célébrité d'un Production I.G, mais a récolté les fruits de sa proximité avec Bandai et du carnet de son fondateur, un ex de TMS. Dans son CV, on peut quand même dire que le studio a accueilli un projet de Ikuhara (Mawaru Penguindrum), du Natsume Yuujinchou ou encore Blood Lad. Ici encore, le studio NAS (plus ancien, fondé dans les années 1990) est encore à ses côtés.

Plus que de lister les productions récentes dont il a assuré l'animation, c'est le jugement qualitatif qui est un peu douloureux. Bon an mal an, le studio est toujours là et le résultat vu sur In/Spectre est franchement convaincant. On doit dire tout d'abord que le projet est entré en production depuis un long moment, à tel point qu'au moment de débuter sa diffusion, pas moins de cinq épisodes étaient déjà finis (et peut être plus mais je n'ai pu en avoir la certitude). Vous notez d'ailleurs que Crunchryoll a annoncé en mai 2019 la diffusion de l'anime en 2020. Un signe qui ne trompe pas sur l'état de l'avancée du projet.

Ceci étant dit, c'est par l'expérimenté Keiji Gotoh (marié à la chara-designer de Kiddy Grade,Megumi Kadonosono) que le projet est mené, un homme qui avait dirigé le contestable Endride chez Brains Base, en 2016. Et si vous voulez en savoir plus sur lui vous pouvez visiter le site de son dojin à cette adresse (http://www.gockyclub.com/).

Le manga In/Spectre, baptisé Stranger Case par Pika (oui, la com' à foiré quelque part) en France, est porté avec soin ici. L'animation est jolie, il y a du travail sur la couleur, la direction artistique, et même la réalisation conserve le petit mystère du récit, que je trouve ma foi tout à fait prenant sans que ça ne réinvente le genre (une espèce de Card Captor Sakura, pour faire très court). Le chara-design et la direction de l'animation sont confiés au jeune Honda Takatoshi, qui a émergé aux débuts des années 2010. Je n'ai pas encore son identité en tête, mais le travail rendu ici est à suivre. Car In/Spectre mêle magie, monstres, transformation, donc le défi n'est pas mince.

Je conseille donc de garder un œil dessus, et je n'écarte pas la possibilité de voir de très bons moments d'animation. Et si cela ne vient pas, alors on assistera quand même à une production de qualité, qui a pris le temps de faire les choses bien. Qualité-quantité, un débat vieux comme le monde quand on parle de l'industrie de l'animation, mais cela permettra peut-être à Brains Base de se refaire une santé auprès du public. En tout cas, les réseaux sociaux du studio misent énormément là-dessus (le compte Twitter a moins de 4 000 followers !).


Pa Ming Chiu

Note :

Kotoko Iwanaga, qui a un lourd passif médical, passe sa vie dans un hôpital. C'est là qu'elle fait la rencontre un jour du beau Kuro Sakuragawa, pour qui elle a immédiatement le coup de foudre. Malheureusement pour Kotoko, le jeune homme est non seulement plus âgé qu'elle mais il a surtout déjà une petite amie, une très jolie fille du nom de Saki Yumi Hara.
Kotoko ne lâche cependant pas facilement l'affaire. Kuro revenant régulièrement à l'hôpital visiter sa cousine gravement malade, elle peut le stalker et suivre l'évolution de sa vie privée. C'est ainsi que deux ans plus tard, elle apprend que Kuro a finalement rompu avec Saki.
D'un naturel direct, elle en profite donc pour se déclarer à son amour secret et lui fait même une demande en mariage !
C'est alors que le récit bascule soudainement dans le bizarre. Kuro confesse ce qui a provoqué sa rupture avec Saki et parle d'une rencontre qui aurait mal tourné avec un… kappa. Devant la créature, Kuro aurait fui et abandonné Saki, un acte de lâcheté à l'origine de leur séparation. Loin d'être décontenancée, Kotoko révèle son jeu à son tour. Lorsqu'elle n'avait que 11 ans, elle a été kidnappée par des yokai. Après le sacrifice d'un œil et d'une jambe, elle serait devenue la déesse de la sagesse, chargée de résoudre les conflits entre esprits. Elle sait ainsi que Kuro ment et pense que c'est en réalité lui qui aurait fait peur au kappa et à Saki… ! Mais si son intuition ne la trompe pas, elle est encore loin de se douter de ce qui est réellement le jeune homme…

La rupture de ton est un procédé narratif particulièrement prisé dans les œuvres asiatiques, et ce premier épisode en joue allègrement. Commençant comme une comédie romantique un poil absurde (Kotoko tombe amoureuse de Kuro car celui-ci lui évoque une chèvre !), on vire finalement dans le surnaturel folklorique avant de carrément finir dans le gore !
La triple couche de révélations sur les personnages et le jeu des faux-semblants est à ce titre bien maîtrisée et captive d'emblée (surtout que tous les mystères ne sont pas encore levés à la fin de l'épisode. Les personnages de Saki et de la cousine sont notamment un peu trop exposés pour ne pas revenir au sein des enjeux). Des personnages qui sont en outre très bien caractérisés, avec une Kotoko passionnée qui n'a pas froid aux yeux et un Kuro ombrageux et imperturbable. Si ces archétypes peuvent paraître classiques, ils sont mieux écrits qu'à l'accoutumée et leurs réactions et dialogues sont tour à tour d'un naturel approprié ou surprenants dans le bon sens du terme. Ce couple improbable et son étrange romance ne manque donc pas de potentiel.

Graphiquement, c'est plutôt joli et les character designs sont agréables à défaut d'être follement originaux. On sait bien que ces bases ont été posées par le novel et le manga mais quitte à adapter, on aurait apprécié une Kotoko plus âgée et moins moe/cliché gothic lolita et un Kuro moins générique.


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