Le guide des anime de l'été 2020
The Misfit of Demon King Academy

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The Misfit of Demon King Academy ?
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Qu'est-ce que c'est ?

Le roi démon tyrannique s'est réincarné après 2000 ans. Cependant, il n'arrive pas à trouver sa place à l'Académie qui forme les candidats au titre de roi démon, il a du mal à s'intégrer ! Anos Voldigord était un roi démon tyrannique. Après avoir éradiqué les humains, les esprits et même les dieux, il commença à s'ennuyer de cet état de guerre perpétuelle et se réincarna avec un idéal de paix. Cependant, il ne s'attendait pas après 2000 ans à ce que ses descendants aient été ramollis par des siècles de paix et à ce que la magie ne soit plus que l'ombre d'elle-même. Anos intègre alors l'Académie du Roi Démon qui enseigne à tous les prétendants au rôle de roi démon. Cependant, les professeurs de l'Académie n'arrivent pas à déceler ses vrais pouvoirs et en fait un paria. Dans leur tête, le roi démon légendaire était quelqu'un de tout à fait différent. Alors que tout le monde le rejette, il peut tout de même compter sur Misha, la seule élève qui lui est sympathique. Le roi démon en mal d'intégration va devoir refaire l'ascension du monde démonique !

The Misfit of Demon King Academy est diffusé sur Wakanim le samedi à 18 h.


Comment était le premier épisode ?

Bruno de la Cruz
Note :

Je dirais que c'est la petite surprise de ce line-up de l'été 2020. Non pas que Shin Oonuma ne soit pas digne de confiance, car il a de l'expérience, mais je ne m'attendais pas à cette “générosité”. Comme on le verra plus tard, il y a plusieurs petites choses que ne fonctionnent pas encore très bien, mais The Misfit of Demon King Academy est à surveiller.

Pour adapter ce light novel écrit par Shuu et illustré par Shizuma Yoshinori (jetez un œil à son compte Twitter : https://twitter.com/M_ars), c'est le studio SILVER LINK qui s'y frotte. On a déjà largement parlé de cette structure ici (capable d'aider Ikuhara et de faire de l'ultra générique mais aussi du fun), mais voyons son état actuel. Le studio continue de faire dans l'adaptation, et a livré une partition plutôt appréciée avec Itai no wa Iya nano de Bōgyoryoku ni Kyokufuri Shitai to Omoimasu., même si plusieurs facettes génériques de sa plastique n'étaient guère enchanteresses. Vous pouvez retrouver ma chronique, je n'ai pas salué cette production.

C'est là où la première petite surprise intervient, sur The Misfit. Evidemment, l'omnipotent Shin Oonuma est à la réalisation chez lui, pour superviser le travail de Tamura Masafumi, déjà vu chez SILVER LINK avec Two Cars (production originale) et Kenja no Mago. Je ne reviendrai pas sur le contenu pur du récit – mes collègues, à commencer par Damien, le feront mieux que moi –, mais la réalisation n'atténue pas sa relative violence. L'intro montre un certain soin sur les dessins (rien de très impressionnant) mais surtout une photographie un peu plus ténébreuse qui fait du bien aux design (et aux habitudes du studio). Est-ce que cela continuera sur les épisodes d'après ? C'est toujours la question mais SILVER LINK a de quoi tenir le coup.

Ainsi, on assiste à une animation très correcte, un récit qui avance, des seiyû plutôt dans l'esprit à l'image de Suzuki Tatsuhisa (Ban dans Seven Deadly Sins, ou encore Mugen dans L'Habitant de l'infini). Le personnage over cheaté (c'est tendance de dire ça) donne un peu d'allure à l'histoire dont le background n'affiche rien de très original.

Au rayon des points noirs, je regrette ce chara design (adapté par un habitué du studio, Yamayoshi Kazuyuki) vu, revu, rererevu… Et le body acting qui va avec. Aussi, les FX fonctionnent moyen, à commencer par cette magie grossière et pas très classe. Par contre, il faut avouer que les designs vont être un fardeau à porter pour les animateurs (les habits sont chargés, les coupes de cheveux pas toujours stylisées...). Voilà pourquoi ce type de série sombre dans la catastrophe si le talent manque. Pour l'instant ça tient la route, mais attention…

Je pense néanmoins qu'on devrait garder un œil sur le show, ou alors seulement quand l'action sera de mise. Non seulement parce que la concurrence est légère, mais aussi parce qu'Oonuma/Kazuya Hirata peuvent ramener du monde ? Bien sûr, garder un œil dessus signifie qu'on pourra aussi vérifier si SILVER LINK soigne ou pas, sur la durée, son portage.


Damien Hilaire
Note :

Dans un monde de démons réside une académie dont le but est de préparer les futurs leaders de la société dont le plus illustre, le roi démon. Cette année est toute particulière puisqu'une prophétie dit qu'un des élèves de Delzingaide pourrait bien être la réincarnation du plus cruel d'entre eux, 2 000 ans après sa mort.
Avant de pouvoir le découvrir, les futurs élèves doivent passer un examen d'entrée, qui fera le tri entre ceux dignes d'en être et les autres. Anos Voldigoad est l'un de ces élèves. Inconnu au bataillon, il se fait alpaguer à l'entrée par Zepes, un membre de la famille royale, et lui renvoie son dédain en pleine face. Pire encore, il le plie à sa volonté sans aucune difficulté, l'humiliant devant les élèves présent.
Anos fait forte impression dès son premier jour. Dans l'arène où se tient la première épreuve, il retombe nez à nez avec l'infortuné. Le nobliau a de la ressource et surtout de l'argent, il s'est équipé en conséquence pour pouvoir éliminer Anos de la compétition. Et effectivement son armure magique le protège des capacités vocale de son adversaire. Mais notre héros a plus d'un tour dans son sac, loin d'être un fanfaron, il annonce la couleur. Il terrassera son adversaire sans le toucher, ni même bouger de là où il est. Les pulsions de son coeur mettent le corps de Zepes en miettes mais il ne s'avoue pas vaincu. Or pour gagner il faut soit que l'un abandonne soit qu'il soit mis hors combat. Anos est joueur et peut-être même un brin sadique alors il se prête au jeu. Zepes abandonnera sans qu'il utilise de magie. Il commence à le tuer. En boucle. Devant un public horrifié traumatisé par son expérience, Zepes finit par lâcher prise, Anos est vainqueur. Mais qui est donc ce personnage si singulier qui n'a pourtant, d'après les tests, aucune aptitude pour devenir le nouveau roi ?

À la lecture de ce début d'épisode, vous ne pouvez pas être passé à côté. The Misfit of Demon King Academy est un amas de tous les clichés grouillant dans l'animation japonaise depuis 15 ans. Des démons, une académie de magie, un héros surpuissant et invincible qui roule sur tout le monde et qui aime bien se la péter. Il a pas encore construit de harem mais ça viendra peut-être car ça en a tous les pré-requis. Ceci étant, il faut admettre que c'est relativement jouissif de voir Anos rabattre son caquet à l'autre péteux. Mais si la série se contente de ça sans même tenter plus avec un semblant d'humour, ça devient moins fun qu'un Cautious Hero qui était déjà assez limité par son concept (et The Misfit of Demon King Academy n'est même pas un isekai).
Cela se sent que la série n'a pas bénéficié de toutes les ressources du studio. SILVER LINK sert la soupe avec Oonuma qui regarde de loin sans y mettre les pattes, bien trop occupé à gérer de son côté l'adaptation de BOFURI (qui a surpassé les attentes).
À la réalisation nous trouvons donc Masafumi Tamura, réalisateur d'Ange Vierge, que nous avons déjà tous oublié pour des raisons évidentes. De fait cela rappelle les heures sombre de Wise Man's Grandchild, avec son animation très cheap, les mêmes effets CG dont ils ont l'air très fiers et surtout cette palette de couleurs caractéristique qui ici rend seulement le titre fade et insipide.
Il va vraiment falloir que la série se sorte les doigts si nous ne voulons pas nous endormir dessus.


Pa Ming Chiu
Note :

« L'âge des mythes 2 000 ans auparavant. Le Roi-démon inspirait la crainte en ravageant les nations humaines, en incendiant les forêts des esprits et en massacrant les Dieux. Sa cruauté n'avait aucune limite et même les lois de ce monde s'effondraient devant lui… »

Après cette charmante introduction qui laisse présager d'un grand méchant que devront affronter les héros de cette histoire, nous découvrons l'académie Delzingaide. Cette école bien particulière a pour but de former ses élèves à la magie et de les entraîner à devenir… le prochain Roi-Démon !
Mais le corps enseignant local se fatigue pour rien en fait. Le Roi-Démon lui-même vient de se réincarner sous le nom d'Anos Voldigoad et d'intégrer Delzingaide en tant qu'élève ! Et sa première journée démarre fort. Loin de chercher à se montrer discret, Anos dévoile tout de suite des pouvoirs magiques impressionnants et humilie un de ses camarades. Pourtant, il a mis de l'eau dans son vin depuis son passé sanglant. Notre ancien destructeur de mondes est d'une grande gentillesse avec ses parents et se fait même une nouvelle amie en la personne de la jeune mais puissante Misha Necron.

Ce n'est pas la première fois qu'on nous fait le coup d'avoir le grand méchant en personnage principal, mais ce parti-pris de point de vue est toujours amusant en soi.
On pourrait penser évidemment à Death Note, mais pour remonter plus loin et rester dans le cadre de la fantasy, on a surtout en tête Dark Schneider de Bastard!!. D'ailleurs, tout comme ce dernier, Anos ne manque pas d'arrogance et n'hésite pas se montrer ultra violent envers ses ennemis, une violence qui détonne par rapport au reste de l'univers plutôt gentillet et classique. Ça ne verse pas non plus dans le gore, mais quand ça saigne, ça ne le fait pas à moitié. Cela dit, si le concept de départ a du charme et un certain potentiel, il faut voir comment il sera développé par la suite. N'est pas Bastard!! qui veut justement. Le côté très générique du reste n'inspire pas confiance et on se demande bien quels seront les enjeux en définitive.

La réalisation est aussi un brin scolaire. Rien de brillant en matière d'animation ou de mise en scène à signaler, mais l'ensemble est correct. Le character design, avec ses traits un peu nineties, est plutôt agréable à défaut d'être original.


EmmaNouba
Note :

Comme le précise dès l'intro la grosse voix off, avec le Roi-démon, ça ne rigole pas ! Même s'il n'a pas fait d'apparition depuis deux mille ans, l'académie Delzogaide consacre son enseignement aux descendants de ce monarque et comme dans Harry Potter, ces derniers reçoivent un courrier par chouette pour les inviter à rejoindre l'école pour l'examen d'entrée. Et cette année est celle où le Roi-démon a décidé de réapparaître. Parmi les nouveaux, on trouve la douce Misha Nécron, une jeune fille très effacée, le crétin issu de la lignée royale, arrogant et détestable à souhait, Zepes Indu, et le flamboyant Anos Voldigord. Bien entendu, le premier va lors du premier duel se prendre une vraie raclée et appeler son frangin à la rescousse. Mais il ne sait pas encore qu'il a affaire au Roi-démon en personne !

Si le chara design fait étrangement penser au si navrant Do You Love Your Mom and Her Two-Hit Multi-Target Attacks?, heureusement la comparaison ne va pas plus loin si ce n'est que la mère d'Anos a un peu les mêmes attitudes que la maman dans l'isekai cité. Mais c'est tout, le reste est bien plus intéressant. Le chara design original signé Yoshinori Shizuma (Zero Kara Hajimeru Mahô no Sho), a été adapté par Kazuyuki Yamayoshi (No-Rin). Il n'est certes pas transcendant mais tient la route. Dans cet anime, ce qui est vraiment intéressant est le script, même si dans ce premier épisode, on ne sent pas encore toute la richesse du récit conçu par Shu et repris par Jin Tanaka (Go! Princess Precure). Le tout est réalisé par Shin Oonuma (Dusk maiden of Amnesia) et Masafumi Tamura (Spiral), pour le compte du studio SILVER LINK

Alors attention, précisons que The Misfit of Demon King Academy sous ses dehors bienvenue à l'école des démons n'est pas à mettre sous tous les yeux. Malgré son aspect tranquille des premières minutes, cela devient rapidement assez violent et sans divulgâcher la suite, cela ne va pas en s'atténuant. C'est sanglant et parfois gore, mais cela va de soi, vu que l'on est quand même en présence du Roi-démon !
A côté de ces passages quelques peu tendus, on a droit à des aspects assez surréalistes avec Anos, notamment quand il rentre chez ses parents. Précisons qu'en fait, le gars n'a techniquement qu'un mois ! A peine né, il a atteint sa taille adulte en version accéléré et sa mère est toute jeune et fraîche et pas vraiment habituée à endosser le rôle de matrone posée de l'élu. Cela donne des ambiances drôles et parfois un peu limites, sans toutefois tomber dans le graveleux. Autre exemple totalement décalé : Anos est furieux car son nom a, au fil des siècles, été changé par un imposteur et du coup plus personne ne le connaît (enfin ne le reconnaît) et il a beau clamer son identité, aucun « officiel » de l'école n'y prête attention. Ce petit grain de sable dans la machine va se révéler assez savoureux.

The Misfit of Demon King Academy est une série assez sympathique qui, dans cette période de disette, vaut le détour. Elle promet de belles surprises et franchement mérite à être connue.


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